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Les vins naturels d’Anjou de Didier Chaffardon
Didier Chaffardon est une figure des vins naturels d’Anjou. Rencontré aux salons du Grenier St Jean à Angers, de Clisson dans un verre et dernièrement chez Renaud à la Contre-étiquette à Nantes, une visite s’imposait.
L’antre d’alchimiste de Didier
Ni descendant d’une lignée de vigneron, ni originaire du Maine et Loire, il s’est arrêté à St Jean des Mauvrets dans un chai au milieu des vignes et des pittoresques hameaux de l’Anjou. Ici, règne un charmant bazar où Didier est en recherche permanente de breuvages inédits « non reproductibles et non privatisables ». Le chai se situe à 7 kms des vignes.
Les vins naturels d’Anjou de Didier Chaffardon, toute une histoire
Il y a eu d’abord les maîtres à penser. En 1994, Didier fut ému par les vins de Pierre Overnoy dans le Jura et par ceux du domaine Gramenon. Mais c’était un long chemin à parcourir.
Didier a débuté dans le petit vignoble de Porquerolles puis a travaillé pendant 7 ans à Chignin en Savoie. En 96, il arrive en Anjou, employé au domaine des Charbottières pour son passage en bio. Il s’installe en 2006 sur 3,3 ha en coteaux de l’Aubance plantés de Cabernet franc, de Grolleau et de Chenin. L’agriculture biologique s’est imposée dès le départ. Mais que faire sur des schistes acides sans fer ni calcium ni argiles ? Pour Didier, il est toujours difficile de savoir comment travailler des sols particuliers, il faut aller à l’avenant en ayant toujours l’impression de mal faire.
L’aboutissement des vins naturels d’Anjou de Didier Chaffardon
Les rendements vont de 22 à 28 hl/ha. Les vendanges sont effectuées au bout des maturités des raisins. Les rouges sont vinifiés en grappes entières en cuves ; les blancs passent en fût de chêne de plusieurs vins. Pour Didier, « il faut s’effacer devant le raisin et le millésime est le chef d’orchestre ». Il aime prendre des risques, c’est la rançon quand on est en contact avec du vivant mais c’est une douce sensation.
Les vins naturels d’Anjou dégustés sur les sonates de Scarlatti jouées par Horowitz
Didier est sorti peu à peu de l’appellation à partir de 2004 et a profité de la liberté d’expression procurée par les Vin de France. C’est un expérimentateur, presque un alchimiste. Pour preuve, les gaz résiduels dus aux fermentations qui se terminent en bouteilles qui doivent être capsulées.
C’est le cas du Rouzé (Cabernet franc et Cabernet Sauvignon), ni rouge, ni rosé, un peu des deux, « Objet Vinicole Non Identifié », légèrement pétillant, léger et fruité et du Clopin-Clopant (Grolleau), très fruité, avec des arômes de fraises, un vin de réjouissance. L’Incrédule 2015 (Cabernet franc) est resté en cuve en grains entiers jusqu’en avril dernier, date du pressage. Le 2014 a déjà la profondeur d’un vin de garde. Gelignon (Cabernet Sauvignon) et L’Incrédule se complètent et s’opposent. C’est le yin et le yang des cabernets.
Mais on sent chez Didier une affection particulière pour le Chenin. « C’est incroyable ce qu’on peut faire avec ce cépage. »
Le Chaploïd 2014 est un vin hors norme, le nez dégage des agrumes et de la pêche, la bouche est pleine, un vin qui a du gras. « Un vin non reproductible et non privatisable » selon son auteur.
L’Arcane à sucre 2013, 11° seulement, de couleur ambrée, obtenu avec des raisins botrytisés ; de l’élégance, de la finesse, rien que du fruit, une pure gourmandise. Devant un tel vin, on tire sa révérence, son sous-titre est la formule du Nombre d’or, bravo l’alchimiste !
Nous avons eu le privilège de déguster La Quarantaine 2011, il n’est pas encore à vendre… Ici, on s’élève encore dans les capacités du Chenin : est-ce du jus de raisin ? De la prune ? De la rose ? Du loukoum ?
Encore un petit verre et une surprise espiègle : bien que ses vins soient d’une grande digestibilité, Didier nous offre un fond de son… vinaigre naturel simplement pour ses vertus médicinales.
Didier Chaffardon, « Versillé » 49320 St Jean des Mauvrets 02 41 54 41 37
chaffardon.d@wanadoo.fr
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