Un livre de Laure Gasparotto : Si tu veux la paix, prépare le vin

Un livre de Laure Gasparotto pour conter le vignoble de Bourgogne

« Si tu veux la paix, prépare le vin » (en référence à l’adage des ducs de Bourgogne suite au traité d’Arras en 1435 inaugurant 25 ans de paix, de fastes et de raffinements) est publié chez Grasset. Son auteure, Laure Gasparotto, journaliste au Monde, est historienne de formation. Après des vendanges au domaine de Suremain à Monthélie en tant qu’étudiante, ses recherches en Histoire médiévale l’ont conduite à nouveau en Bourgogne.

Elle fut chargée d’inventorier les archives du célèbre négociant Bouchard puis celles de la maison Latour et enfin celles de la commune de Meursault. Ainsi est née sa passion pour cette formidable région viticole. Ce fut aussi la source de son premier ouvrage.

L’Histoire du vignoble Bourguignon

Ce livre de Laure Gasparotto nous raconte l’histoire de ce vignoble façonné de toute pièce, depuis le travail des moines cisterciens jusqu’au classement des climats au patrimoine de l’Unesco en 2015. L’accent est mis sur les importantes décisions des ducs de Bourgogne comme Philippe le Hardi (obligation de planter exclusivement le Pinot noir et le Chardonnay) et Philippe le Bon qui ont été capitales pour la réputation du vignoble.

Un coup de cœur qui dure encore

Laure Gasparotto ne cesse de retourner dans ce vignoble où elle a habité quelques années. Ses objets de recherches universitaires lui ont permis de s’insérer dans les hautes sphères du milieu viticole bourguignon. Elle a ainsi sympathisé avec Louis Fabrice Latour, Hubert de Villaine (chez qui elle a vendangé à la Romanée Conti), Hubert de Montille. Évidemment, toutes ces rencontres lui ont permis d’exercer son palais. Elle nous entraîne aussi chez Eric de Suremain à Monthélie, chez Frédéric Mugnier à Chambolle-Musigny. Elle nous raconte la chance qu’ont eue ses amis musiciens à qui Lalou Bize Leroy a offert une caisse de vins pour boire… et non pour spéculer.

Un regard lucide sur la Bourgogne

Au delà de cette admiration, le livre de Laure Gasparotto pose un regard critique sur ce vignoble aux prises avec la spéculation et la mainmise des banques et des milliardaires dont la concurrence dans l’acquisition de domaines apparaît ridicule ; tout cela au détriment des petits vignerons. Elle fait la comparaison avec le vignoble bordelais qui, lui, subit une crise majeure. Contrairement à Bordeaux, on apprend que les Bourguignons ont résisté à la Parkerisation de leurs vignoble en s’opposant au bouleversement des classements historiques en crus prévus par le critique américain.

« Si tu veux la paix, prépare le vin » est un ouvrage à lire autant pour ce qu’il nous apprend sur ce vignoble que pour le regard personnel que l’auteure y pose.

Le point de vue de Bonum Vinum sur la Bourgogne

En septembre 2013, j’ai entamé la première partie de ma longue marche qui m’a conduit dans les Pyrénées. Je suis parti de Marsannay jusqu’en Beaujolais. J’ai réalisé 4 enregistrements (de débutant) au domaine Huguenot à Marsannay, au domaine Olivier à Santenay, au domaine Aladame en Côte chalonnaise et chez Michel Guignier en Beaujolais.

Bien sûr, j’ai admiré les Côtes de Nuits et de Beaune. Je me souviens de ce pique-nique en surplomb du Clos Vougeot avec cette magnifique vue plongeante sur ces parcelles dont je ne pourrai pas boire les vins. Mais elles me sont apparues comme des mondes clos, presque secrets et inaccessibles. Ce n’est qu’à partir de Santenay (oh! cette dégustation mémorable chez le père d’Antoine Olivier !) que j’ai ressenti la chaleur du contact humain.

Mais peut-être faut-il y retourner pour approfondir et avoir une autre vision…