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Gombaude Guillot, un Pomerol bio
Dans les vignes avec Olivier Técher
Août 2017. Pomerol, sur son plateau, la mer sans une ride. C’est dans cet océan de vigne à perte de vue qu’Olivier m’entraîne. La véraison est bien avancée. Le raisin est sucré. Les vendanges 2017 seront précoces. De l’argile blanche a été pulvérisée sur les feuilles « pour servir de crème solaire pour que les raisins ne brûlent pas ». L’herbe pousse entre les rangs. Un Pomerol bio donc rare. Nous sommes sur le premier domaine certifié en agriculture biologique parmi les grands crus de Bordeaux (il n’y a pas de classement à Pomerol).
Un Pomerol bio dans la continuité
Olivier a repris l’exploitation de ses parents. Le Pomerol bio, il est « presque tombé dedans quand il était petit ». La conversion date de 1997 (1er millésime bio en 2000). Il n’est évidemment pas question pour Olivier de revenir en arrière. Mais respecter le sol et les terroirs n’était pas suffisant. Il fallait porter attention aux rythmes intimes de la matière vivante, ce qui a conduit à la biodynamie en 2006 avec des normes plus sévères (sur le taux de sulfite par exemple). Ce fut aussi une évidence pour Olivier.
Les parents Técher furent parmi les membres fondateurs de la Renaissance des appellations comme Nicolas Joly.
« Nous avons prouvé depuis 20 ans qu’on peut travailler en bio à Bordeaux avec un rendement honorable en ayant un niveau de qualité très élevé. » Pour Olivier, le cahier des charges de l’agriculture biologique n’est qu’un indicateur. Il faut, si l’année le permet, aller au delà. « Ce n’est pas parce qu’on a droit à 6 kg/ha de cuivre qu’il faut les mettre. En 2016, année compliquée, j’ai fait l’année avec 2,38 kg/ha. Je pense qu’on peut encore diminuer. »
Un Pomerol bio pour le respect du consommateur
Les méthodes de culture employées, les rendements maîtrisés, font naître des produits concentrés et équilibrés, sans résidus de pesticides. La vinification sert le vin en écartant les pratiques œnologiques standardisantes.
Les vins de Gombaude-Guillot dégustés :
Le domaine s’étend sur 8 ha. Les vignes ont une cinquantaine d’année en moyenne (certaines ont 70 ans).
Petit privilège en visitant le domaine : Olivier me fait goûter le futur 2016 en assemblant dans le verre les jus tirés des cuves : « sans beaucoup me tromper, 2016, ce sera ça. » Déjà de l’élégance et de la délicatesse.
- Gombaude-Guillot 2012, 80% Merlot, 20% Cabernet franc, un vin d’une grande finesse, des tannins soyeux, une grande longueur en bouche. L’élevage en fût ne domine pas le vin.
- Pom’Roll 2014, 25% Malbec, 75% Merlot, très peu sulfité aux arômes de fruits rouges confits, beaucoup de matière, du croquant et un côté salin en fin de bouche.
www.chateau-gombaude-guillot.fr