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Des vignerons au vin rare 7 : Lagarette, une cuvée de mer
Au salon de la Renaissance des appellations le 1er février au Grenier St Jean à Angers, Bonum Vinum a retrouvé Olympe et Yvon Minvielle du château Lagarette, un somptueux Premières Côtes de Bordeaux digne des plus grands vins de cette région.
Château Lagarette est un vignoble aux racines profondes. Racines d’un savoir-faire retrouvé dans un passé proche par les recherches d’Olympe et d’Yvon dans les pratiques des anciens et celles du parent tonnelier. Et racines puisées dans un passé plus lointain car c’est une histoire qui remonte au XVIIIème siècle.
L’origine de la démarche de château Lagarette
A cette époque, le port de Bordeaux (ainsi que ceux de Nantes et de La Rochelle) pratiquaient le sordide commerce triangulaire. Les riches négriers exportaient aussi du vin de Bordeaux en tonneaux pour les vendre aux planteurs. Mais arriva le moment où ce vin ne se vendait plus dans les îles ; alors il revint à son point de départ. Or, on découvrit qu’il n’en était que meilleur, le voyage l’avait bonifié ! C’est cette expérience qu’Olympe et Minvielle tentent de renouveler avec une des cuvées du château Lagarette, 5 hectares cultivés en agriculture biodynamique à Camblanes et Meynac. Quelques tonneaux ont quitté le port de Douarnenez en novembre 2014 à bord du navire à voiles « Tres hombres » de la compagnie TOWT et reviendront neuf mois plus tard (une durée symbolique) à leur port d’attache. Pendant ce voyage, le vin va subir les effets du roulis et du tangage. Cela donnera la « cuvée Atlantique« . Ce sera certainement une belle surprise à déguster en septembre prochain.
Chaque jour, Olympe et Yvon accompagnent l’évolution du bébé en suivant la position du bateau, en prenant contact aux escales à Las Palmas de Gran Canaria et aux îles du Cap Vert, en relevant la température de l’eau, de l’air et la force du vent. Une belle expérience. Ils guetteraient presque à la longue vue l’arrivée du bateau sur sa terre natale mais sur les hauteurs de Camblanes et Meynac, on aperçoit la Garonne mais l’estuaire est en aval. Il y a, dans cette initiative, une idée de temps retrouvé, de lenteur, pareils à celles de la maturation de la vigne, du raisin, du vin. Et de sa « savouration« qu’Olympe et Yvon définissent ainsi : « La savouration nous ouvre à l’approche intime d’un vin, la compréhension de sa construction et de ses évolutions, l’appréciation de son dialogue permanent avec le temps qui passe. De cuvées en cuvées. Dans la savouration, il y a du ralentir, du « lâcher prise », du respect pour le produit et ceux qui l’ont fait. Savourer, c’est comprendre que le vin est un être vivant, dont l’accomplissement n’est jamais terminé. »